Dans son entretient (accessible sur abonnement), Denis-Robert Dufour nous apprend que parmi les maîtres à penser de l'école de Chicago qui a engendré le libéralisme débridé, on retrouve un penseur contemporain de Voltaire : Bernard Mandeville. https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Mandeville_(philosophe)
Celui-ci est connu pour entre autres avoir produit la Fable des abeilles, dont la morale n'est autre que « les vices privés font les vertus publiques ».
https://axelkahn.fr/vices-prives-vertus-publiques-abeilles/
C'est la base de la théorie du ruissellement qui consiste à ne surtout pas empêcher celui qui cherche le profit ou le plaisir personnel d'assouvir ses besoin, car il en résulte automatiquement un bénéfice pour le plus grand nombre.
Mandeville a tellement choqué à son époque que ses écrits ont été volontairement oubliés de la littérature. Mais ils ont ressurgit opportunément dans les mains des Milton Friedman et autres scélérats qui ne cherchent que le profit au dépend de tous.
Macron a été formé à l'école de Chicago, le vice privé, c'est son ADN.
Jamais il ne sera en mesure de rétablir la justice sociale, économique et encore moins de travailler à un rééquilibre environnemental.
En avant-première, l'allocution d'Emmanuel Macron
Une source anonyme a fait parvenir dans la nuit ce projet de discours à ASI, en le présentant comme l'allocution que doit prononcer ce soir Emmanuel Macron. Ce document capital me semble devoir être rendu public.
"Françaises, Français, mes chers compatriotes,"
"Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, le gouvernement et moi-même avons toujours été en retard dans les réponses que nous y avons apporté. Derrière de bonnes paroles de compréhension et des mea culpa vides, nous avons d'abord parié sur son pourrissement, n'y voyant qu'un agglomérat d'illettrés, de Gaulois réfractaires, et de gens qui ne sont rien. Jour après jour, nous avons scruté les sondages. En vain. Nous avons ensuite supprimé les hausses de taxes sur l'essence, mais dans une telle confusion que tout le bénéfice politique de ce recul a été annihilé. Samedi dernier encore, nous avons cru qu'une répression de masse pourrait intimider la colère populaire. Nous nous sommes encore lourdement trompés."
"Tout atermoiement, ce soir, ne pourrait être perçu que comme une entourloupe. Je pense par exemple à tous les projets de "grand débat", "d'états généraux", de "Grenelle de la fiscalité", que ne cessent de proposer les cerveaux fertiles qui m'entourent, et qui occupent les bavards des chaines de télé. Vous n'y verriez qu'un moyen de gagner du temps, et vous auriez raison."
"Vous attendez de moi un geste politique clair, le voici. Conscient que ni la majorité, ni le gouvernement, ni a fortiori moi-même ne bénéficions plus de l'autorité suffisante pour poursuivre les réformes nécessaires à notre pays, je prends une décision"" simple, lisible, capitale, et qui ne coûte rien, ou pas grand chose : je dissous aujourd'hui"" l'Assemblée Nationale. "
"J'invite les gilets jaunes, comme tous les mouvements politiques traditionnels, à revivifier notre démocratie, en présentant des candidats, dans chaque circonscription. Pour les y aider, l""es candidats investis par ce mouvement, à condition qu'il ne s'en présente qu'un seul par circonscription, bénéficieront d'une avance conséquente sur les dépenses de campagne. En cas de non obtention du seuil de suffrages nécessaires, cette avance ne sera pas remboursable. C'est un bien minime investissement dans la création d'une démocratie nouvelle."
"C'est à cette Assemblée nouvellement élue, et au gouvernement qu'elle soutiendra, qu'il appartiendra, dès leur entrée en fonction, de prendre les mesures propres à concilier urgence sociale et urgence climatique. ""Si l'Assemblée Nationale nouvellement élue décide de proposer des réformes institutionnelles, comme l'instauration de la proportionnelle, le référendum d'initiative citoyenne, ou même de se proclamer Constituante, je m'engage non seulement à ne pas y faire obstacle, mais à l'appuyer de toutes mes forces. Je serai fier de rester dans l'Histoire comme le président qui aura permis cette révolution légale et pacifique."
"Dans l'immédiat, le gouvernement expédiera les affaires courantes, à l'exception d'une seule mesure : une réévaluation du SMIC de 20%, au 1er janvier."
"J'ai bien conscience des innombrables difficultés qui ne manqueront pas de surgir tout au long de ce processus. J'ai notamment conscience que ma confortable majorité LREM sera balayée. C'est un bien mince inconvénient. Et il n'y a pas d'autre voie."
"Marseillaise. Zoom arrière sur l'Elysée."
Je dois avouer ma surprise : ces accents sont à la hauteur de la circonstance. On y reconnait le panache, la franchise et la lucidité dont était crédité notre jeune président avant son élection. Pour être honnête, si j'avais dû écrire sa périlleuse allocution de ce soir, je ne l'aurais pas écrite autrement. Mais cette ferme résolution résistera-t-elle à une longue journée ? Réponse à 20 Heures.
Les discussions autour du rapport de M. Louis Gallois sur la compétitivité des entreprises françaises mettent l’accent sur la réduction des « charges ». Elles alimentent un débat biaisé. Patronat et gouvernement agissent en effet comme si les cotisations sociales — le vrai nom desdites « charges » — étaient un prélèvement indu qui handicape le développement économique. Or les cotisations constituent d’abord une part du salaire.
par Christine Jakse
Le Monde diplomatique
Vous avez dit « baisser les charges » ?
↑
«Nous ne pouvons pas continuellement avoir des charges sociales qui pèsent sur le travail. » Cette conviction exprimée par le ministre socialiste de l’économie et des finances, M. Pierre Moscovici (Le Monde, 17 juillet 2012), compte au nombre des idées ayant survécu sans encombre à l’alternance politique du printemps dernier.
Baisser le « coût du travail » en réduisant les « charges » à travers une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) « sociale » : telle était aussi la promesse du candidat de la droite, M. Nicolas Sarkozy. Cet objectif figure également en bonne place sur la liste des conditions énoncées par le Cercle de l’industrie, une association de dirigeants d’entreprise, pour « rebâtir notre industrie » : « En France, affirme-t-il, la part prise sur les charges patronales pour financer la protection sociale est élevée, alors que le consommateur est relativement peu taxé. Un transfert massif des cotisations patronales vers une autre assiette fiscale permettrait à la France de converger avec l’Allemagne et de sortir de cette situation sans issue en initiant le choc de compétitivité attendu (1). »
« Coût du travail » au lieu de « salaires » ; « charges » au lieu de « cotisations » : trente années de convergence politique entre la droite et la gauche de gouvernement ont banalisé ces expressions, la vision du monde qu’elles véhiculent, les conséquences sociales qu’elles induisent. Cette métamorphose du langage n’est pas anodine. Aussi sûrement qu’un coût appelle une réduction, la charge qui « pèse » (sur le travail), « écrase » (les chefs d’entreprise) et « étouffe » (la création) suggère l’allégement ou, mieux encore, l’exonération.