Interdire de manifester, menacer de couper les réseaux sociaux, prononcer des peines de prison ferme pour un vol de canette. Blâmer les jeux vidéo, internet, les parents, en éludant le caractère politique, structurel, de la mort de Nahel et de la colère qu’elle a suscitée. Tout cela n'est pas digne des enjeux auxquels nous faisons face. Nous exigeons du gouvernement qu’il cesse de criminaliser la colère populaire et de réprimer les revendications légitimes de la société civile. La situation actuelle appelle une prise de responsabilité de la part du gouvernement et nécessite des réponses immédiates. Car le problème du racisme dans notre pays est bien plus large et cette crise n'en est qu'un symptôme.
Le soir de la mort de Mohammed, le RAID était encore une fois mobilisé. Sur une vidéo, les policiers d’élite sont visibles. Ils surgissent de leur blindé avant de tirer plusieurs fois avec des fusils à pompe au niveau du théâtre des Bernardines. Le même soir, des images montrant le RAID en action font froid dans le dos. Avançant sur un trottoir, les agents tirent à vue. Sous les coups de feu, un homme essaie de fuir la zone et se réfugie derrière une voiture. Sur les images, on peut entendre deux tirs consécutifs juste avant de voir l’homme s’effondrer au sol. Des témoins se mettent à hurler. « Mais ils lui tirent dessus ! Il n’a rien fait ! Il n’a rien fait ! » La victime ne se relève pas. Des passants accourent pour lui venir en aide. Les images se coupent.