Il faut écouter les chasseurs. Personne ne dit aussi bien à quel point ces amateurs armés n’en ont RAF de tuer vos proches, blesser vos enfants, traumatiser vos familles, et vous empêcher de profiter de la nature durant des mois. Merci à eux :
https://nitter.fdn.fr/telematin/status/1584799418674544641#m "On n'a que 8 morts cette année. Désolé si c'est choquant pour vos auditeurs mais c'est très peu. Honnêtement, il n'y a pas tant de problèmes que ça."

On me dit parfois que je manque d'"objectivité journalistique" au sujet des chasseurs. Se taire quand une minorité tapageuse tue, blesse et limite les libertés de l'immense majorité, ce n'est pas faire preuve d'"objectivité". C'est se voiler la face.
Le contraire du journalisme.

Je viens d'une famille de chasseurs, enfant j'ai été traîné dans des dizaines de battues, on m'a fait suivre des chasses à courre (comme les gueux, à pied). Je connais les chasseurs, leurs profils, leur monde. Leurs motivations, et leur impact mortifère sur la vie à la campagne.

A la campagne en automne il n'y a pas des milliards d'activités. 95% des gens veulent aller aux champignons, emmener les enfants jouer dans les feuilles, ramasser des marrons, courir ou faire du VTT. Mais non, toutes ces activités non-nocives sont impossibles car 5% de vieux gars ont obtenu ni plus ni moins que le monopole de la campagne. Pour tuer des animaux (d'élevage, bien souvent). Et si vous ne vous terrez pas vous-mêmes, c'est vous qui y passerez.
Mais qu'est-ce qui est si dur à comprendre ? à quel moment on ne met pas un terme à cette aberration ?

Le plus déprimant c'est qu'on connaît la raison : les victimes (directes par balles, ou indirectes par privation de libertés) sont des gens dont tout le monde se fout. Des gens de la campagne, des enfants, des retraité(e)s. Qui aiment les balades, les champignons et les marrons.

Devant l’écho du thread j’ajoute un PS sur l’aspect journalistique. Parce que j’en ai couvert des situations conflictuelles, de violences et de rapports de force. Ne croyez pas qu’il s’agit d’autre chose simplement parce que cette fois c’est « chez nous » et « une tradition ».

Être journaliste c’est questionner le présent, pas accepter les rapports de force. Toute situation dans laquelle un groupe d’individus tue, blesse ou enferme chez eux des gens contre leur volonté devrait faire l’objet d’un traitement radical.
Elle est là, la faute journalistique.

PPS aux chasseurs qui m’insultent en chouinant « ouin ouin vous allez trop loin avant j’étais prêt à en débattre là c’est fini ».
C’était quoi les termes du débat, un nb de morts / an à ne pas dépasser ? 12, 8 ou 4 ?

Retournez chasser tant que ça dure.

Y aura pas de « débat ».